LUNDI  27  MARS

5ème Saint Habib

Il était diacre et prêchait dans les campagnes quand il fut arrêté pour son prosélytisme. Il se cacha d’abord, puis sortit de sa retraite et se présenta au juge. Il fut condamné par le préfet Lysanias à être brûlé vif, achevant ainsi son glorieux combat pour le Christ.

Antienne d’ouverture : Ps 55, 2.5

Pitié, mon Dieu : tout le jour on m’attaque, on me harcèle ; mais je compte sur toi.

Prière d’ouverture

Dieu qui nous combles de bénédiction par la richesse infinie de ta grâce, fais-nous quitter ce qui ne peut que vieillir, fais-nous entrer dans ce qui est nouveau, et nous serons préparés à la gloire du Royaume. Par Jésus.

1ère lecture : Daniel 13, 41c-62

En ces jours-là, le peuple venait de condamner à mort Suzanne. Alors elle cria d’une voix forte : « Dieu éternel, toi qui pénètres les secrets, toi qui connais toutes choses avant qu’elles n’arrivent, tu sais qu’ils ont porté contre moi un faux témoignage. Voici que je vais mourir, sans avoir rien fait de tout ce que leur méchanceté a imaginé contre moi. » Le Seigneur entendit sa voix. Comme on la conduisait à la mort, Dieu éveilla l’esprit de sainteté chez un tout jeune garçon nommé Daniel, qui se mit à crier d’une voix forte : « Je suis innocent de la mort de cette femme!» Tout le peuple se tourna vers lui et on lui demanda: « Que signifie cette parole que tu as prononcée?» Alors, debout au milieu du peuple, il leur dit: « Fils d’Israël, vous êtes donc fous? Sans interrogatoire, sans recherche de la vérité, vous avez condamné une fille d’Israël. Revenez au tribunal, car ces gens-là ont porté contre elle un faux témoignage.» Tout le peuple revint donc en hâte, et le collège des anciens dit à Daniel : « Viens siéger au milieu de nous et donne-nous des explications, car Dieu a déjà fait de toi un ancien.» Et Daniel leur dit : « Séparez-les bien l’un de l’autre, je vais les interroger.» Quand on les eut séparés, Daniel appela le premier et lui dit : « Toi qui as vieilli dans le mal, tu portes maintenant le poids des péchés que tu as commis autrefois en jugeant injustement tu condamnais les innocentes tu acquittais les coupables, alors que le Seigneur a dit : “Tu ne feras pas mourir l’innocent et le juste. Eh bien ! si réellement tu as vu cette femme, dis-nous sous quel arbre tu les as vus se donner l’un à l’autre?» Il répondit: « Sous un sycomore.» Daniel dit : « Voilà justement un mensonge qui te condamne: l’ange de Dieu a reçu un ordre de Dieu, et il va te mettre à mort.» Daniel le renvoya, fit amener l’autre et lui dit : «Tu es de la race de Canaan et non de Juda ! La beauté t’a dévoyé et le désir a perverti ton cœur. C’est ainsi que vous traitiez les filles d’Israël, et, par crainte, elles se donnaient à vous. Mais une fille de Juda n’a pu consentir à votre crime. Dis-moi donc sous quel arbre tu les as vus se donner l’un à l’autre? » Il répondit: « Sous un châtaignier. » Daniel lui dit : «Toi aussi, voilà justement un mensonge qui te condamne: l’ange de Dieu attend, l’épée à la main, pour te châtier, et vous faire exterminer. » Alors toute l’assemblée poussa une grande clameur et bénit Dieu qui sauve ceux qui espèrent en lui. Puis elle se retourna contre les deux anciens que Daniel avait convaincus de faux témoignage par leur propre bouche. Conformément à la loi de Moïse, on leur fit subir la peine que leur méchanceté avait imaginée contre leur prochain : on les mit à mort. Et ce jour-là, une vie innocente fut épargnée.

Psaume : 22, 1-2ab, 2c-3, 4, 5, 6

R/ Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi, Seigneur

Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien.  Sur des prés d’herbe fraîche, il me fait reposer.

Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre ; il me conduit par le juste chemin   pour l’honneur de son nom.

Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi:   ton bâton me guide et me rassure.

Tu prépares la table pour moi devant mes ennemis ; tu répands le parfum sur ma tête, ma coupe est débordante.

Grâce et bonheur m’accompagnent tous les jours de ma vie ; j’habiterai la maison du Seigneur pour la durée de mes jours.

Acclamation

Ta parole, Seigneur, est vérité, et ta loi, délivrance. Je ne prends pas plaisir à la mort du méchant, dit le Seigneur. Qu’il se détourne de sa conduite, et qu’il vive! Ta parole, Seigneur, est vérité, et ta loi, délivrance. (cf. Ez 33, 11)

Évangile : Jean 8, 1-11

En ce temps-là, Jésus s’en alla au mont des Oliviers. Dès l’aurore, il retourna au Temple. Comme tout le peuple venait à lui, il s’assit et se mit à enseigner. Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme qu’on avait surprise en situation d’adultère. Ils la mettent au milieu, et disent à Jésus : « Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d’adultère. Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Et toi, que dis-tu ? » Ils parlaient ainsi pour le mettre à l’épreuve, afin de pouvoir l’accuser. Mais Jésus s’était baissé et, du doigt, il écrivait sur la terre. Comme on persistait à l’interroger, il se redressa et leur dit : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. » Il se baissa de nouveau et il écrivait sur la terre. Eux, après avoir entendu cela, s’en allaient un par un, en commençant par les plus âgés. Jésus resta seul avec la femme toujours là au milieu. Il se redressa et lui demanda : « Femme, où sont-ils donc ? Personne ne t’a condamnée ? » Elle répondit : « Personne, Seigneur. » Et Jésus lui dit : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. »

Prière sur les offrandes :

Accorde-nous, Seigneur, cette grâce : qu’au moment de célébrer l’Eucharistie, les renoncements imposés à notre corps nous permettent de nous présenter devant toi avec un cœur purifié. Par Jésus.

Antienne de communion : Jn 8, 12

« Je suis la lumière du monde, dit le Seigneur, celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres : il aura la lumière de la vie. »

Prière après la communion

Déjà fortifiés par cette Eucharistie, nous te prions encore, Seigneur : que ta grâce nous purifie de nos penchants mauvais, et nous aide à marcher vers toi en suivant joyeusement le Christ. Lui qui.

Méditation

Savoir accuser et pointer du doigt les fautes et les erreurs des autres, voilà un domaine auquel l’homme excelle. Nous camouflons souvent nos manquements et nos fautes et nous projetons sous les caméras la vie de nos frères. Par cette attitude, nous nous donnons souvent une bonne conscience et croyons être plus saints. Pourtant, au fond, en nous examinant, il s’avère que nous sommes des tombeaux vernis. Et c’est parce que nous sommes souvent des êtres faux et fourbes que Jésus nous renvoie à notre conscience  aujourd’hui. Avant de vouloir porter ton jugement sur un frère, examine toi d’abord pour voir si tu es meilleur que lui. Le retrait honteux de cette foule affolée qui veut lapider cette pauvre femme est la preuve que personne n’est saint. Efforçons nous de tuer le vice en nous au lieu d’exposer celui des autres. Voilà ce que ce Dieu attend de nous.