06 JUIN
SAINT NORBERT, Evêque
Né à Xante dans une famille de la noblesse rhénane, Norbert de Gennep fut d’abord un clerc courtisan à la cour impériale. Il se convertit brusquement pour se vouer à la pénitence et à la prédication itinérante. Il fonda à Prémontré, près de Laon, un ordre de chanoines réguliers la vie commune et exerçant un ministère pastoral. Elu archevêque de Magdebourg, il y fit une œuvre de réformateur. Il est un des premiers saints caractérisés par la dévotion très grande envers l’eucharistie.
Antienne d’ouverture : Ps 118
Regarde-moi, Seigneur, et prends pitié de moi, car je suis seul et misérable ; vois ma misère et ma peine, enlève tous mes péchés.
Prière d’ouverture
Seigneur notre Père, nous en appelons à ta providence qui jamais ne se trompe en ses desseins : tout ce qui fait du mal, écarte-le, et donne-nous ce qui peut nous aider. Par Jésus.
1ère lecture : Tb 2, 9-14
Cette nuit-là, lors de la fête de la Pentecôte, après avoir enterré un mort, moi, Tobith, je pris un bain, puis j’entrai dans la cour de ma maison et je m’étendis contre le mur de la cour, le visage découvert à cause de la chaleur. Je ne m’aperçus pas qu’il y avait des moineaux dans le mur, au-dessus de moi, et leur fiente me tomba toute chaude dans les yeux et provoqua des leucomes. Je me rendis chez les médecins pour être soigné, mais plus ils m’appliquaient leurs baumes, plus ce voile blanchâtre m’empêchait de voir, et je finis par devenir complètement aveugle : je restai privé de la vue durant quatre ans. Tous mes frères s’apitoyaient sur mon sort, et Ahikar pourvut à mes besoins pendant deux ans jusqu’à son départ pour l’Élymaïde. Pendant ce temps-là, ma femme Anna, pour gagner sa vie, exécutait des travaux d’ouvrière, qu’elle livrait à ses patrons, et ceux-ci lui réglaient son salaire. Or, le sept du mois de Dystros, elle acheva une pièce de tissu et l’envoya à ses patrons ; ils lui réglèrent tout ce qu’ils lui devaient et, pour un repas de fête, ils lui offrirent un chevreau pris à sa mère. Arrivé chez moi, le chevreau se mit à bêler. J’appelai ma femme et lui dis : « D’où vient ce chevreau ? N’aurait-il pas été volé ? Rends-le à ses propriétaires. Car nous ne sommes pas autorisés à manger quoi que ce soit de volé!» Elle me dit : « Mais c’est un cadeau qu’on m’a donné en plus de mon salaire ! » Je refusai de la croire, je lui dis de rendre l’animal à ses propriétaires, et je me fâchai contre ma femme à cause de cela. Alors elle me répliqua : « Qu’en est-il donc de tes aumônes ? Qu’en est-il de tes bonnes œuvres ? On voit bien maintenant ce qu’elles signifient ! »
Psaume : 111 (112), 1-2, 7-8, 9)
R/ Le juste est confiant : le cœur ferme, il s’appuie sur le Seigneur.
Ou : Alléluia !
Heureux qui craint le Seigneur, qui aime entièrement sa volonté ! Sa lignée sera puissante sur la terre ; la race des justes est bénie.
Il ne craint pas l’annonce d’un malheur : le cœur ferme, il s’appuie sur le Seigneur. Son cœur est confiant, il ne craint pas : il verra ce que valaient ses oppresseurs.
À pleines mains, il donne au pauvre ; à jamais se maintiendra sa justice, sa puissance grandira, et sa gloire!
Acclamation
Alléluia. Alléluia. Que le Père de notre Seigneur Jésus Christ ouvre à sa lumière les yeux de notre cœur, pour que nous percevions l’espérance que donne son appel. Alléluia. (cf; Ep 1, 17-18)
Évangile : Mc 12, 13-17
En ce temps-là, on envoya à Jésus des pharisiens et des partisans d’Hérode pour lui tendre un piège en le faisant parler, et ceux-ci vinrent lui dire : « Maître, nous le savons : tu es toujours vrai ; tu ne te laisses influencer par personne, car ce n’est pas selon l’apparence que tu considères les gens, mais tu enseignes le chemin de Dieu selon la vérité. Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à César, l’empereur? Devons- nous payer, oui ou non ? » Mais lui, sachant leur hypocrisie, leur dit : « Pourquoi voulez-vous me mettre à l’épreuve ? Faites-moi voir une pièce d’argent. » Ils en apportèrent une, et Jésus leur dit : « Cette effigie et cette inscription, de qui sont-elles ? – De César », répondent-ils. Jésus leur dit : « Ce qui est à César, rendez-le à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » Et ils étaient remplis d’étonnement à son sujet.
Prière sur les offrandes
Confiants dans ton amour, Seigneur, nous venons à ton autel avec nos offrandes : puissions-nous, par un effet de ta grâce, être purifiés dans l’Eucharistie que nous célébrons. Par Jésus.
Antienne de communion : 1 Co 2. 22
Je t’appelle, mon Dieu, car tu peux me répondre : écoute-moi ! Entends ce que je dis.
Prière après la communion
Guide-nous, Seigneur, par ton Esprit, toi qui nous as donné le corps et le sang de ton Fils : accorde-nous de te rendre témoignage, non seulement avec des paroles, mais aussi par nos actes; et nous pourrons entrer dans le Royaume des cieux. Par Jésus.
Méditation
Tous soumis à la dictature Romaine devaient payer, en plus des impôts indirects, un impôt personnel qu’on appelait le tribut et donc seuls les enfants et les vieillards étaient exemptés. Signe de sujétion à l’occupant romain, ce tribut était honni de tous, tout spécialement des résistants (Zélotes), qui forçaient les gens à le refuser. Voilà que soudain, à ce piège Jésus vient opposer une vérité qui s’impose à tous. Il s’agit pour nous de comprendre que les limites de la vie ici-bas ne doivent en rien porter atteinte à notre espérance qui doit demeurer grande. Puisse le Seigneur nous donner de savoir rendre à César ce qui est à César et rechercher en permanence à rendre à Dieu ce qui est à Dieu. Car comme nous le dit Saint Augustin : « Que la patrie soit pour toi plus que tes parents eux-mêmes ! Ne les écoute pas s’ils te donnaient un ordre contre la patrie ! Mais n’écoute pas ta patrie, si elle te donnait un ordre contre Dieu ».